Tel est le défi que le pape François nous propose
dans son message pour la Journée mondiale de la paix. Cet appel est appuyé
sur la conviction qui habite le cœur de ce pape : « Dieu n’est pas
indifférent! Dieu accorde de l’importance à l’humanité, Dieu ne l’abandonne pas! » Il s’agit de faire de même, de
refuser l’indifférence, l’apathie, face aux drames de notre époque et de
s’engager pour la justice, la solidarité fraternelle et la paix.
Il faut parler de la mondialisation de
l’indifférence : indifférence à Dieu, aux êtres humains qui habitent cette
terre et à cette planète qui est notre unique demeure à tous. « L’indifférence
et le désengagement qui en est la conséquence constituent un manque grave au
devoir que toute personne a de contribuer, dans la mesure de ses capacités et
de son rôle dans la société, au bien commun, en particulier à la paix, qui est
l’un des biens les plus précieux de l’humanité. »
« Jésus nous avertit : l’amour pour les
autres – les étrangers, les malades, les prisonniers, les sans-domicile-fixe,
même les ennemis – est l’unité de mesure de Dieu pour juger nos actions. De
cela dépend notre destin éternel. »
« La solidarité constitue l’attitude morale et
sociale qui répond le mieux à la prise de conscience des plaies de notre temps
et de l’incontestable interdépendance qui existe toujours plus, spécialement
dans un monde globalisé, entre la vie de l’individu et de sa communauté dans un
lieu déterminé et celle des autres hommes et femmes dans le reste du monde. »
Ce texte du pape, ici trop brièvement résumé,
mérite une lecture attentive en ce début de l’année 2016. Il nous met devant
nos responsabilités planétaires, qui doivent se concrétiser par des actions
dans notre milieu, par exemple envers les prisonniers, les migrants et
réfugiés, les chômeurs, les malades, en somme les personnes les plus fragiles
de notre société, souvent si proches de nous et que nous ne voyons pas.
Voilà un programme concret et urgent pour 2016!
C’est un appel à la solidarité, au respect mutuel, au gout de mieux vivre
ensemble dans la reconnaissance de notre fraternité mondiale et de notre commune
responsabilité envers notre mère la terre.
Évêque émérite de Gatineau