samedi 23 janvier 2016

L’Évangile de la Création

En parlant de l’Évangile de la Création, le pape affirme que toute la Création est une Bonne Nouvelle pour nous. Il nous faut donc ne pas la détruire, mais l’accueillir et en avoir soin. Dieu n’a pas créé les autres créatures simplement pour notre service ou notre caprice! Nous devons marcher avec les animaux et toutes les créatures vers notre commun point d’arrivée qui est Dieu.
 
Parlant ainsi, le pape accueille la grande tradition orientale fortement affirmée depuis des années par le Patriarche Œcuménique Bartholomée. « Que les hommes dégradent l’intégrité de la terre en provoquant le changement climatique, en dépouillant la terre de ses forêts naturelles ou en détruisant ses zones humides; que les hommes portent préjudice à leurs semblables par des maladies en contaminant les eaux, le sol, l’air et l’environnement par des substances polluantes, tout cela, ce sont des péchés ». (9)
 
Il faut donc s’en repentir et se convertir, cesser de réduire la création à des choses à exploiter. La destruction des créatures et la cruauté envers les animaux sont des actes qui profanent la dignité de tout être créé par Dieu. Chaque être créé a sa propre raison d’être et sa propre valeur voulues par Dieu. Notre « maison commune » est cette terre sur laquelle nous partageons un même appel au salut dans le même Christ, Seigneur et Sauveur de tout, Dieu voulant tout réunir, ce qui est au ciel et ce qui est sur la terre dans son Fils incarné.
 
« Tout comme cela arrive quand nous tombons amoureux d’une personne, chaque fois qu’il [saint François] regardait le soleil, la lune ou les animaux même les plus petits, sa réaction était de chanter, en incorporant dans sa louange les autres créatures. Il entrait en communication avec toute la création, et il prêchait même aux fleurs. » Pour François, « toute créature est une sœur, unie à lui par des liens d’affection. Voilà pourquoi il se sentait appelé à protéger tout ce qui existe. »
 
Le pape en tire les conséquences : « Sans cette ouverture à l’étonnement et à l’émerveillement, si nous ne parlons plus le langage de la fraternité et de la beauté dans notre relation avec le monde, nos attitudes seront celles du dominateur, du consommateur ou du pur exploiteur de ressources, incapable de fixer des limites à ses intérêts immédiats. En revanche, si nous nous sentons intimement unis à tout ce qui existe, la sobriété et le souci de protection jailliront spontanément. »
 
Est-ce que je me sens frère ou sœur de toute créature?
 
(22e texte d'une série sur l'encyclique du pape François)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau