samedi 31 octobre 2015

La terre est un héritage commun

« Dieu a créé le monde pour tous », affirme le pape François. Toute réflexion écologique doit par conséquent incorporer une perspective sociale, et en particulier les droits fondamentaux des plus défavorisés. « Le principe de subordination de la propriété privée à la destination universelle des biens et, par conséquent, le droit universel à leur usage, est une “règle d’or” du comportement social. »
 
La tradition chrétienne a très souvent souligné cette fonction sociale de toute forme de propriété privée. « L’Église défend, certes, le droit à la propriété privée, mais elle enseigne avec non moins de clarté que sur toute propriété pèse toujours une hypothèque sociale, pour que les biens servent à la destination générale que Dieu leur a donnée ». (Jean-Paul II) De telles prises de position remettent « sérieusement en cause les habitudes injustes d’une partie de l’humanité. »
 
« L’environnement est un bien collectif, patrimoine de toute l’humanité, sous la responsabilité de tous. Celui qui s’approprie quelque chose, c’est seulement pour l’administrer pour le bien de tous. Si nous ne le faisons pas, nous chargeons notre conscience du poids de nier l’existence des autres. » Et le pape cite les Évêques de Nouvelle Zélande qui se sont demandé ce que le commandement « tu ne tueras pas » signifie quand « vingt pour cent de la population mondiale consomment les ressources de telle manière qu’ils volent aux nations pauvres, et aux futures générations, ce dont elles ont besoin pour survivre ».
 
Une telle interrogation est valable pour toutes les personnes et sociétés de l’hémisphère Nord, dont nous!
 
(16e texte d'une série sur l'encyclique du pape François)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau