jeudi 30 juillet 2015

Grandeur, urgence et beauté du défi écologique

Les papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI ont traité à diverses occasions de l’urgence de prendre au sérieux la détérioration de notre planète sous tous ses aspects ainsi que les conséquences sur notre humanité pour en venir à une écologie globale. Le pape actuel soutient que « ces apports des Papes recueillent la réflexion d’innombrables scientifiques, philosophes, théologiens et organisations sociales qui ont enrichi la pensée de l’Église sur ces questions. » (7) Mais ces avertissements, très fort, ont pu être en quelque sorte ignorés, noyés dans les enseignements pontificaux si divers.
 
Inspiré par l’Évangile et soutenu par l’exemple de saint François d’Assise, ce « beau modèle capable de nous motiver » (10), le pape actuel a décidé de présenter un enseignement très élaboré, enraciné aussi les conditions actuelles de notre planète et dans les préoccupations, et même les angoisses, de beaucoup de nos contemporains. Il a ainsi eu le courage de convoquer dans un nouveau dialogue notre génération à la fois gaspilleuse des richesses naturelles et accapareuse de ces richesses pour un petit nombre.
 
Le document est formé de six chapitres, chacun développant un thème spécifique. Mais l’encyclique forme un seul tout, aux aspects interreliés. « Bien que chaque chapitre possède sa propre thématique et une méthodologie spécifique, il reprend à son tour, à partir d’une nouvelle optique, des questions importantes abordées dans les chapitres antérieurs. C’est le cas spécialement de certains axes qui traversent toute l’Encyclique. Par exemple : l’intime relation entre les pauvres et la fragilité de la planète; la conviction que tout est lié dans le monde; la critique du nouveau paradigme et des formes de pouvoir qui dérivent de la technologie; l’invitation à chercher d’autres façons de comprendre l’économie et le progrès; la valeur propre de chaque créature; le sens humain de l’écologie; la nécessité de débats sincères et honnêtes; la grave responsabilité de la politique internationale et locale; la culture du déchet et la proposition d’un nouveau style de vie. Ces thèmes ne sont jamais clos, ni ne sont laissés de côté, mais ils sont constamment repris et enrichis. » (16)
 
C’est une invitation à prendre au sérieux l’ampleur planétaire et profondément humaine de cette question écologique : sérieux qui appelle des gestes!
 
(2e texte d'une série sur l'encyclique du pape François)

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau